Portbail

Un jour,

Tu t'marres.

Un jour

Où y'en aura marre,

Cartons, valises.

On sentira la p'tite brise,

Départ, départ,

Emus, serrés, dans cette gare.

Un jour,

Bye bye.

Plus d'grimace,

Plus d'lullaby.

Un jour que t'espères

Comme de l'eau qui deshaltère.

Au bout des rails,

La jolie maison d'Portbail.

C'est pour toi, cet air discutable,

Toi qui dis

Que l'amour est une chose variable,

Ici.

Là-bas, dans l'Cotentin, j'te jure mon amour :

J'f'rai tout pour que nos baisers durent toujours.

T'as peur

Qu'on meure

D'un arrêt commun du cœur.

Tu trouves qu'étoile,

C't'un métier qui fait du mal.

Tu veux qu'on s'sauve

Dans la vérité des choses.

Je sais

Que tu sais

Qu'on n'ira sûrement jamais,

Que les vagues, les landes,

C'est des lampions, des guirlandes,

Qu'on reste toujours

Vissé à quelque chose de lourd.

J'aurais mis des p'tits brins d'bruyère

Sur ton cœur,

Toi qui trouves que pour un garçon

J'aime trop les fleurs,

Les fleurs...